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Le rapport du GIEC, tout le monde s’en fout !

Article du 8 mars 2022 rédigé par Christian Conrad, botaniste, naturaliste

Extrait du rapport du GIEC 2022 :

Le changement climatique dû aux activités humaines provoque des perturbations dangereuses et généralisées dans la nature et affecte la vie de milliards de personnes dans le monde, malgré les efforts déployés pour réduire les risques. Les populations et les écosystèmes les moins aptes à y faire face sont les plus durement touchés, affirment les scientifiques dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié aujourd’hui.

 « Ce rapport lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction », a déclaré HOESUN LEE, président du GIEC. « Il montre que le changement climatique fait peser une menace grave et grandissante sur notre bien-être et la santé de la planète. Les mesures prises aujourd’hui façonneront l’adaptation de l’humanité et la réponse de la nature aux risques climatiques croissants. »

Le monde sera confronté à de multiples aléas climatiques inéluctables au cours des deux prochaines décennies avec un réchauffement planétaire de 1,5 °C (2,7 °F). Le dépassement, même temporaire, d’un tel niveau de réchauffement entraînera des conséquences graves supplémentaires, dont certaines seront irréversibles. Les risques pour la société augmenteront, y compris pour l’infrastructure et les établissements humains sur les côtes de basse altitude.

Le rapport du GIEC, tout le monde s’en fout !

 Il est urgent d’agir face aux risques croissants

Lors de son cours inaugural du 21/01/ 2022 à la Sorbonne, la biologiste Tatiana GIRAUD, spécialiste de la dynamique de la biodiversité et évolution, a présenté les risques du déclin de la biodiversité. Son cours était intitulé « Le déclin de la biodiversité aura de graves conséquences sur les sociétés humaines ».

Concernant le réchauffement climatique, elle affirme : « il ne s’agit effectivement « que » du troisième coupable. Actuellement, à la première place sur le « podium », c’est la destruction massive des habitats naturels, avec l’urbanisation, l’agriculture intensive et la déforestation, entre autres. Les observateurs voient bien que ces pratiques tuent toutes les espèces présentes localement. En second lieu, nous avons le problème de la surexploitation ; nous avons par exemple vidé les océans de leur biodiversité par des activités de pêche non durable. Il y a aussi les pollutions, en particulier avec les pesticides qui sont répandus à grande échelle. Ils sont employés pour tuer les insectes et les champignons ravageurs de culture ; or ils tuent tous les insectes et microorganismes présents dans l’environnement, très efficacement et sans distinction. Ce sont des produits non sélectifs et faits pour tuer. Ils sont la cause du déclin énorme des insectes et, par conséquent, de celui des oiseaux. La dernière menace que je citerai, et non des moindres, est celle des espèces envahissantes, qui n’est pas forcément très connue du grand public. Par le biais de la mondialisation et des déplacements de personnes et de marchandises à l’échelle globale, nous avons introduit des espèces là où elles n’étaient pas à l’origine, avec, parfois, des conséquences désastreuses ».

Le fonctionnement de la nature est fait d’interactions qui maintiennent l’équilibre de la vie… A la fin des années soixante un scientifique anglais JAMES LOVELOK a démontré l’importance des interactions entre l’atmosphère et la nature terrestre. JOHANNES KEPLER, dès le XVII e siècle, est le premier scientifique à émettre l’idée que la Terre serait assimilable à un organisme rond et unique. J. LOVELOK a démontré en 1979 comment, par bien des aspects, notre planète se comporte exactement comme un être vivant « global ».

« Ce rapport reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations humaines et intègre davantage les sciences naturelles, sociales et économiques que les évaluations précédentes du GIEC », a fait valoir HOESUNG LEE. « On y insiste sur l’urgence de prendre des mesures immédiates et plus ambitieuses pour faire face aux risques climatiques. Les demi-mesures ne sont plus possibles. »

« Les écosystèmes en bonne santé sont plus résilients au changement climatique et procurent des services vitaux comme la nourriture et l’eau potable », a indiqué HANS-OTTO PÖRNER, coprésident du Groupe de travail II du GIEC. « En restaurant les écosystèmes dégradés et en préservant efficacement et équitablement 30 à 50 % des habitats terrestres, océaniques et d’eau douce, la société profitera de la capacité qu’a la nature d’absorber et de stocker le carbone et nous accéderons plus vite à un développement durable, mais la volonté politique et un financement adéquat sont essentiels. »

 DEBRA ROBERTS, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC affirme, « Notre évaluation montre clairement que, pour relever ces différents défis, tout le monde – gouvernements, secteur privé, société civile – doit œuvrer de concert et en priorité à la réduction des risques, de même qu’à l’équité et à la justice, dans le processus décisionnel et l’investissement ».

Parmi la population, peu de personnes se sentent concernées si l’on prend comme référence les transports, cela représente 33% au total d’émissions de CO2, 16% pour les véhicules de particuliers.  On pourrait réduire ces émissions de gaz à effet de serre, il y des solutions concernant les transports. Des solutions aussi dans l’utilisation des voitures et le choix de leurs achats. Pour cela les citoyens doivent changer de comportements. Va-t-on y arriver ? pour le moment on n’en prend pas le chemin. L’essor des ventes SUV ne nous rassure pas, ces véhicules ont un impact lourd sur le climat. Il ne s’est jamais autant vendu de ces grosses voitures qui semblent plus taillées pour explorer la jungle que pour se rendre au marché du coin. En 2021, les SUV dans le monde ont généré pas moins de 900 millions de tonnes de gaz à effet de serre. « Si les SUV étaient un pays, ce serait le 6e plus gros émetteur de gaz à effet de serre », alerte deux experts de l’IEA (Agence Internationale de l’Energie).

Rédaction Christian Conrad naturaliste

Nous remercions le nouveau media LIMIT qui nous a accordé la diffusion de leur vidéo.

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